Il est des soirées qui laissent un souvenir vif et impérissable, des soirées où l'on va de découverte en découverte, où l'on a l'impression de quitter les sentiers battus et rebattus de ce bon vieux quinquagénaire de rock'n'roll qui n'en finit jamais de se croire un éternel jeunôt...
En remontant quelques mois en arrière, c'est ce qui nous est arrivé, à Miss Kid et moi... Mais laissez-moi donc vous narrer :
Troy Von Balthazar - Piers Faccini - The Wedding Present - Vendredi 28 Octobre 2005 - La Coopérative de Mai

Douze interminables années depuis leur dernier passage sur une scène clermontoise, à l'occasion d'un des derniers festival Rock Au Maximum, douze années durant lesquelles la power pop électrique et éclectique de Gedge et les siens avait cruellement manqué aux amateurs d'ambiance live...
Mais ne brûlons pas les étapes ! Lorque nous entrons dans la petite Coopé ce vendredi soir, c'est bel et bien pour voir trois groupes, les Weddoes faisant figure de tête d'affiche. De Troy Von Balthazar, nous ne connaissons rien encore. De Piers Faccini, quelques morceaux sur les cd sampler des Inrocks et une Black Session chez Bernard Lenoir ont aiguisé notre curiosité mais à cet instant nous venons d'abord et avant tout retrouver nos gars de Leeds...
Mais ne brûlons pas les étapes ! Lorque nous entrons dans la petite Coopé ce vendredi soir, c'est bel et bien pour voir trois groupes, les Weddoes faisant figure de tête d'affiche. De Troy Von Balthazar, nous ne connaissons rien encore. De Piers Faccini, quelques morceaux sur les cd sampler des Inrocks et une Black Session chez Bernard Lenoir ont aiguisé notre curiosité mais à cet instant nous venons d'abord et avant tout retrouver nos gars de Leeds...
La petite Coopé, en temps normal simple bar lorsque les concerts se déroulent dans la grande salle, se remplit peu à peu. L'ambiance est chaleureuse, la proximité entre le zinc et la scène doit y être pour beaucoup...
Doucement la lumière s'atténue et presque subrepticement, Troy entre en scène : seul, une simple Fender verte à la main, quelques boucles d'effets et un séquenceur pour son instrument et sa voix. La démarche est audacieuse, aventureuse et le courage de notre homme n'a d'égal que son talent vocal. Cette voix, quelle voix ! On en viendrait à douter que Troy ait pu aussi sévir au sein du groupe de harcore Chokebore tant il fait de son chant son plus bel instrument ! Mélodies inquiètes et fragiles, balades éléctrifiées, les chansons sont magnifiées par ce chant superbe et sans égal. Débordant de culôt et d'inventivité, Troy Von Balthazar ira jusqu'à chanter Numbers avec pour seul accompagnement un dictaphone ! Voilà ce qui s'appelle du Lo-Fi... Trente cinq petites minutes plus tard, après nous avoir livré avec coeur la quasi-totalité de son premier album il nous laisse ainsi, pantois, secoués, éberlués par son charisme et son talent, admiratifs devant tant d'originalité, de générosité et d'invention...
>> Troy Von Balthazar sur le net :
>> Troy Von Balthazar sur le net :
- TVB (Site officiel)
- Troy Von Balthazar (Autre site officiel)
- un article sur mp3blog
- un article sur Liability Webzine
>> Piers Faccini sur le net :
- Piers Faccini (Site officiel) extrèmement intéressant et très complet...

Lorsqu'ils arrivent sur scène, la foule se presse, compacte, et les premiers accords vont donner le signal : ça va bouger ! Revisitant son répertoire de main de maître, Gedge tente le grand écart entre les morceaux des débuts et ceux du dernier album, non sans faire quelques incursions au passage par la période Cinerama. On écoutera pêle-mêle les morceaux de bravoure que sont Corduroy, le premier single de '85 Go Out And Get 'Em Boy ! , You Should Always Keepin Touch With Your Friends, My Favorite Dress, Interstate 5 et bien d'autres encore...
Mais est-ce l'age, les années de métier ou la fatigue de la tournée, à moins que ça ne soit le rythme d'enfer des morceaux et celui des enchainements, hormis un David Gedge souriant et disert, le groupe reste curieusement en retrait... Le guitariste est en nage et s'efforce de récupérer, tout comme le batteur derrière ses fûts, et la bassiste frole l'ennui dans son coin. Pourtant l'execution des morceaux est parfaite, étincelante d'énergie, mais il y manque ce petit supplément d'âme, l'audace d'un Troy Von Balthazar, ou la cohésion de Piers Faccini et son groupe. Les Weddoes seraient-ils des "vieux routiers" désormais ? A les écouter on peut pourtant en douter, tant la tension et la nervosité des morceaux live reste toujours bien présente, et les mélodies confinées aux versions album... Qu'importe, après nous avoir encore régalés entre autres de No, The Queen Of Outer Space ou même de la reprise du Falling d'Angelo Badalamenti (B.O. de la série télé Mystères à Twin Peaks) le couperêt tombe de la bouche même de Gedge en français dans le texte avant l'ultime morceau de leur set : "...nous ne faisons jamais de rappel..."
Après une heure trente d'une densité presque asphyxiante, le retour au silence est brutal et nous laisse un peu désorientés mais heureux, du son et des images se bousculant dans nos esprits et nos coeurs... Quatre heures ont passé, volées à la nuit... La magie et l'intensité du moment chargent encore l'atmosphère de la salle, autour de nous les conversations reprennent, les yeux brillent... Avant de quitter à regret la petite Coopé qui semble avoir du mal à se vider, nous irons prolonger ces instants au petit stand installé au fond de la salle où Piers Faccini, David Gedge, dédicacent T-shirts, disques et places de concert en échangeant quelques mots avec les fans venus les voir, l'occasion de rappeler à Gedge qu'il s'était trop longtemps fait rare par ici...
>> The Wedding Present sur le net :
- Scopitones (Site officiel du Wedding Present et de Cinerama)
- The Wedding Present sur Allmusic.com
- une biographie des Weddoes sur le site de Talitres Records
- une chronique de l'album Take Fountain sur PopNews
...spéciale dédicace pour Anne qui a longtemps attendu ce messge ;o)
3 commentaires:
Réflexion bête : j'espère que t'as signalé cet article à Anne !!
Sinon, ce texte me rappelle la conversation que nous avions eue au retour du concert de Moby où Isa et toi m'aviez raconté cette belle soirée...
@+++
Pour être tout à fait franc, même si je lui ai dédicacé (eu égard à sa patience) je ne lui ai pas encore signalé... pas eu le temps de lui écrire un petit mail.
Il faut dire aussi que cet article étant en jachère depuis un certain temps j'ai encore quelques révisions à faire...
;o)
c'est bon les gars, vous fâchez pas: c'est avec délice que je viens de lire la dédicace (merci) et surtout le C-R tant espéré. Et je songe que j'étais à Leeds quand eux étaient à Clermont... coquin de sort. Enfin, grâce à toi, c'est (un peu) comme si j'y étais. biz, anne
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