Desproges, à qui je dois beaucoup avait intitulé ce texte "Bonne année mon cul" et il le disais lui-même : "C'est net, sobre, et ça vole suffisamment bas pour que les grossiers touvent ça vulgaire." et soit dit en passant, il n'est pas d'année qui commence sans que je le relise. Extrait :
Il était temps que janvier fît place à février.
Janvier est de très loin le mois le plus saumâtre, le plus grumeleux, le moins pétillant de l'année.
Les plus sous-doués d'entre vous auront remarqué que janvier débute le premier. Je veux dire que ce n'est pas moi qui ai commencé.
Et qu'est-ce que le premier janvier, sinon le jour honni entre tous où des brassées d'imbéciles joviaux se jettent sur leur téléphone pour vous rappeler l'inxorable progression de votre compte à rebours avant le départ vers le Père-Lachaise...
Et de se rappeler à cette allusion au Père-Lachaise que Pierre Déproges habitait la région parisienne, cela étant n'importe quel cimetière anonyme de province fait tout aussi bien l'affaire.
Enfin voici février. Sec comme un coup de trique et glacé comme un marron. Avec son Mardi gras qui nous court sur la crêpe. [...] C'est aussi le temps du carême, où les maigres chrétiens d'Ethiopie peuvent enfin jeuner la tête haute pour la seule gloire de Dieu.
Et de conclure sur ces mots :
Après les enquêtes scientifiques les plus poussées, les sociologues sont parvenus à cette incroyable conclusion : si les hommes font moins de conneries en février, c'est parce qu'il n'ont que 28 jours.Pierre Desproges - Chroniques de la Haine Ordinaire - Editions du Seuil - Coll. "Point-Virgule" - 1987
Quand au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m'étonnerait qu'il passe l'hiver.

L'un de ces morceaux s'appelle tout simplement Février :
Février s'isolait, hésitait à rester,
Parfois même il pensait mettre un terme à ses jours.
Février va passer, et je n'aurait rien fait.
Jusque-là, tout va bien.
Février, je le sais, se trouvait débordé.
Cherchait la fin du soir, voulait se retrouver.
Février je t'emporte, au printemps, en été,
Dans le ciel décoloré qu'un coup de vent va chasser...
Dominique A. - La fossette - Lithium/Labels - 1992
1 commentaire:
Sympas les citations du grand Desproges qui manque cruellement à notre époque...
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