30 octobre 2006

Les conséquences imprévues du tirage de ficelle...

Le 18 août dernier, je racontais ici même la dernière de mes (mes)aventures motardes dans un billet intitulé "A trop tirer sur la ficelle...". Ce que je n'avais pas raconté, tout en m'étant mentalement promis de le faire, c'est que comme toute bévue, celle-ci allait en entrainer une autre dans un enchaînement de circonstances dont le destin malicieux conserve jalousement le secret !

Au terme d'un trajet épique à travers la ville sans embrayage, j'arrive donc comme une fleur chez le concess en plein aprem, peu de temps avant les vacances et je demande aux frangines qui tiennent la boutique : "Z'auriez pas un câble d'embrayge, le mien vient de casser, toussa..."

Pas de problème, la pièce est en stock, il n'y a pas trop de taf à l'atelier. J'en profite pour papoter avec le mécano qui dépose le réservoir, remplace le câble, le règle, etc. Nous passons en revue les mérites comparés des différents modèles de la gamme 2006, ce qui en soit est hautement intéressant, mais je le concède possède un regrettable potentiel de distraction pour l'homme au travail. Je règle mon dû (21,45 €, pas de MO, je connais la maison), discute des nouveaux modèles avec ces dames et récupère ma brèle qui m'attends dehors...

Je redémarre, première, gazz et je savoure mon tout nouveau câble d'embrayage moelleux à souhait...

Je prends à gauche dans la rue au sortir de la concession... tiens, l'arrière glissouille. Un rond point 50m plus loin, abordé normalement et là encore la moto fait une une belle virgule...

Le temps et le sol sont sec, il n'a pas plu depuis des jours et je n'y comprends rien du tout, la pression des pneus était bonne... Là je me mets à douter : j'ai crevé ou quoi ? Pas de chance, je suis dans une zone commerciale avec des rond-points tous les 100m ; soit autant d'occasion de me mettre par terre !

Prudent, voire légèrement parano, j'en passe deux pour le moins "sur des oeufs" raide comme un poireau muni d'un balai dans le fondement.
Curieusement, dans un virage à droite, la bécane ne glisse pas...

Au premier feu rouge, je m'arrète moins d'un kilomètre et d'une minute après être parti... Je jette un oeil par dessus mon épaule : RAS sur le pneu... mais en revanche je vois une belle flaque qui grandit, grandit... et qui sent l'essence !

Argh ! le mécano n'a pas (ou mal) rebranché la durite d'arrivée d'essence mais comme il a en revanche bien remis la prise de dépression et que mon moteur tourne toujours, je suis en train de vider mon réservoir sur la chaussée ! C'est d'ailleurs ce que je fait depuis mon départ !

Je coupe le contact, pousse la bécane sur le côté et je suis pris d'une envie immodérée de faire le chemin inverse à pied pour aller pourrir le mécano de la concession !

Cela dit je laisse tomber et j'hallucine devant le chemin parcouru avec la seule essence contenue dans les cuves de carbu... ça consomme rien cette bécane.

Je commence à comprendre enfin les regards bizarres que me lançaient les autres motards quand je suis passé dans la rue où Dafy et Maxxess se font face...

Je reste zen, j'ai foutu la moitié du plein par terre, manqué me vautrer en roulant sur l'essence répandue (côté gauche, d'où le problème dans les rond-points) mais je ne m'en suis pas versé une seule goutte dessus.
J'attrape la trousse à outils, chope la pince et rebranche cette foutue durite en comptant les motards qui passent (mais ne s'arrètent pas) ...

Conclusion : évitez de distraire un mécano en plein travail à moins d'aimer pratiquer la mécanique sur les bords de route !

Epilogue : Passez moi l'expression, mais l'idée de refaire la tuyauterie du mécano à coup d'embouts de guidon m'a un temps effleuré l'esprit !

Cela étant, comme d'une part je suis un apôtre de la non violence et que sur le moment j'étais à la bourre, je suis repassé genre 1-2 jours après et j'ai questionné l'air de rien :

- "Z'aviez pas oublié un truc sur ma bécane, l'autre jour, après le changement du câble, hein ?
- Ben, euh ???
- Trois fois rien, la durite d'essence était pas rebranchée...
- ... désolé."

Voir le visage de cet homme, au demeurant bon professionel, se tétaniser comme s'il étais pris d'une diahrée soudaine et incoercible, le voir pour ainsi dire changer de couleur aura suffit pour eteindre d'emblée tout désir de vengeance !

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