19 mai 2006

Enchaînement de circonstances...

Je crois que pour le coup je tiens un concept intéressant : l'enchainement de bourdes à deux balles...

Tout commence vendredi dernier alors que je rentre chez moi après un petit périple d'une grosse centaine de bornes plus ou moins au taquet sous une pluie battante.

Premier constat qui n'est pas en soi une bourde mais qui situe le niveau : rouler quand il pleut à verse sous un ciel d'un noir d'encre avec un écran de casqué fumé n'est pas vraiment top pour la visibilité, ce n'est rien de le dire...

Le trajet se termine par une quarantaine de bornes d'autoroute et j'arrive au péage comme une loque, trempé (malgré l'équipement de pluie), frigorifié (j'ai viré la doublure du blouson il y a 2 ou 3 semaines) et pour tout dire un peu à l'ouest (enquiller ~2000 bornes en 3 jours, ça désoriente). Je me dirige vers un guichet de péage et je me ravise au dernier moment en m'apercevant que c'est un guichet CB : j'ai pas envie de payer le tarif bagnole... (ça a failli être la number one)
Bon, heureusement personne ne me suivait et je me glisse dans la file d'à côté...

Je m'approche du guichet, je coupe le contact, et par acquis de conscience je béquille la moto, on ne sais jamais. Là je m'acharne à poser mon gant droit qui est tellement gorgé d'eau qu'il fait ventouse... Ah ben non, j'ai oublié de virer le scratch du poignet ! Je fini par me débarraser de ce fichu gant que je pose sur le réservoir (juste un détail comme ça mais qui aura son importance) (1)

J'ouvre enfin mon blouson et je saisis entre mes doigts humides le ticket de péage dans ma poche intérieure et là, au moment de le prendre dans ma main gauche toujours gantée pour le tendre à la caissière, je psychote et il tombe... (2)

Bien entendu, un coup de vent facécieux le pousse et il achève son envol derrière moi, au beau milieu d'une flaque. Là je me penche sur ma gauche pour le récupérer mais d'une part il est bien trop loin derrière moi pour que je l'atteigne et d'autre part je suis beaucoup trop près du mur : j'emmanche un bon coup de casque contre le guichet en manquant me tordre le cou et je dois lutter pour me redresser en conservant un minimum de dignité. (3)

Là dessus j'avance la moto, je descends et je vais repécher le ticket baignant toujours dans sa flaque et je le tends enfin à la caissière en marmonnant de vagues excuses. Je farfouille dans mon portefeuille à le recherche de monnaie, je n'en ai pas alors je tente le tout pour le tout : je sort la CB...

Et là vous vous demandez : il va la faire tomber, ou echapper le ticket, ou lâcher le portefeuille dans la flaque...


[...]


Que nenni ! Hé bien, non, même pas ! Bande de chacals que vous êtes de vous repaître ainsi du malheur d'autrui, certes j'aurais pu et toutes les circonstances étaient réunies mais je n'étais pas en forme... mais ce n'est pas fini !

J'arrive à ranger tout le bazar sans casse, je referme le blouson en faisant mes adieux à la caissière, et je m'apprète à remmetre mon gant. Je le cherche des yeux : rien sur le réservoir. A tout hasard je regarde par terre et je le vois coincé sous ma botte, dans la flaque d'eau... (4)

Je le ramasse et en me relevant je vois dans mon rétro l'expression éberluée de la caisseuse qui attend son tour et qui doit observer avec consternation mon manège depuis 5 bonnes minutes. J'en rajoute une couche en essorant mon gant d'un geste très théatral.


Pour finir je renfile mon gant, redémarre la moto, passe la 1ère et... cale ! Dans ma précipitation pour échapper à la honte, j'ai oublié la béquille et le coupe-contact à bien rempli son office ! (5)

A ce moment précis, allez savoir pourquoi, j'ai été pris d'un fou-rire mémorable...


Concrètement, c'est un best-of : pas moins de 5 bourdes variées en 5 minutes ce qui au vu de mes prestations catastrophiques antérieures constitue un bien meilleur rendement...
Après coup j'étais content d'avoir une visière fumée, tellement j'étais pété de rire dans mon casque en partant, que si ça s'était vu aussi je serais vraiment passé pour un maboule complet !

Mais ce n'est jamais fini, il faut donc croire qu'en ce moment je traverse une période faste. Je pensais qu'après cette série, statistiquement j'aurais du être à l'abri pour un moment mais ce midi j'ai réussi le joli tour de force d'enfermer les clés sous la selle... mais seulement à deux minutes à pied de la maison, je ne suis pas encore complètement catastrophique !




1 commentaire:

les docs du LEM a dit…

Excellente narration... Je vois que tu es en train de te transformer en Pierre Richard... Non, sérieusement (mais peut-on l'être ? vaut mieux pas, ce serait trop triste), c'est assez fascinant d'observer comment parfois les bourdes s'accumulent... Je reste persuadé que Dieu (ou le Hasard ou le Destin) a le sens de l'humour...