26 septembre 2006

Amsterdam(ned)

Allez-y, vous n'en reviendrez pas ! Ce pourrait n'être qu'un slogan publicitaire accrocheur de plus mais c'est, on le verra plus tard, le reflet d'un des aspects les moins glorieux du transport aérien...

Les voyages forment la jeunesse, dit-on. "Et déforment les valises", ajoutait malicieusement Coluche.
On ne finit jamais de se former et le voyage, si court soit-il, reste le moyen le plus efficace de mettre pour un temps son ego en retrait, de s'ouvrir aux choses et aux gens, et très prosaïquement, de voir du pays...

Miss Kid et moi-même avions quelque chose à fêter et l'attrait romantique des canaux enchevétrés et des facades XVIIIème d'Amsterdam fut le plus fort...

Pour ma part, c'était la deuxième fois que je me rendais là-bas, mais je ne gardais de la première qu'un souvenir lointain et brumeux. Soyons clair, lorsque cinq mecs de dix-neuf ou vingt ans s'entassent dans une Golf sans même une trousse de toilette pour rallier Amsterdam depuis Paris, ce n'est pas spécialement pour la beauté des lieux ou l'intéret architectural. De fait, nous avions surtout visité l'intérieur des coffee-shops !

Mais cette fois-ci, là n'était pas l'objectif !


A peine descendu du train, passé les premières ruelles au sortir de la Gare Centrale et déjà la magie opère, incitant je ne sais trop pourquoi à la flanerie et à la contemplation. Bordée de ces facades à pignons impeccables dont les fenètres immenses semblent là pour capter la lumière adoucie par les arbres, les canaux tissent leur labyrinthe et incitent le promeneur à se perdre... Ce qui ne manque jamais d'arriver !

Il n'y a plus alors qu'à se laisser porter par ses pas, et d'imaginer quelle est la vie derriere ces étranges facades...
Anciens entrepôts, maisons familiales d'autrefois morcelées en appartements et reconverties en immeubles, la ville est fière à juste titre de son histoire et de son passé marchand... Au coeur de l'un des rares empires qui ne se soit pas créé par l'usage exclusif et abusif de la force contrairement aux empires Français ou Anglais...

Du port chanté par Brel, nous n'aurons qu'un aperçu fugitif... Il n'y a plus guère de marins qui chantent sinon les marins d'eau douce habitant les innombrables maisons flottantes encombrant les appontages...

Difficile de ne pas se servir de vieux clichés pour parler d'Amsterdam, mais c'est une ville paradoxale : pas une capitale au sens administratif mais au sens culturel et artistique, bourgeoise et dépravée, rigoureuse et bohème...

A quelques pas du Red Light District où ces dames peu vétues s'exposent en vitrine pour les besoin de leur commerce, on hésite à entrer dans le havre de paix des béguines, si loin du monde...


Mais tout a une fin, et un peu à l'image des maisons au-dessus, les choses vont parfois de travers surtout lorsqu'il faut rentrer et que l'on en a, il faut l'avouer, pas trop envie...

Un vol direct annulé, des palabres sans fin aux guichets des compagnies aériennes, une escale à Paris, transit entre deux aéroport, bref un retour (presque) sans fin ! Moi je l'affirme : Amsterdam, allez-y, vous n'en reviendrez pas !

3 commentaires:

les docs du LEM a dit…

Ave ! Joli reportage photo sur Amsterdam... (dont j'apprécie beaucoup les armoiries, qu'on retrouve sur les paquets de Peter Stuyvesant... essaie de trouver pourquoi...) Juste un bémol sur l'empire marchand néerlandais... Faut pas tomber dans l'angélisme... Les Néerlandais, du temps des Provinces-Unies et même encore après la formation du Royaume de Hollande ont eux aussi joué du fusil contre les indigènes colonisés (ils appellent ça la "tâche de sang", notamment les massacres sans nom à Batavia... rebaptisée depuis Djakarta). En plus, ils massacraient ni pour de l'or ni pour du bois mais pour des épices... On évitera aussi de parler des trafics d'esclaves. Mis à part ça, il existe à Amsterdam une vraie atmosphère de tolérance (et je ne parle ni des putes ni des pêtards), seule capitale qui a eu dans les Années 1960 des anarchistes au Conseil municipal (mis à part Barcelone pendant la Guerre civile). Je garde un souvenir ému de la visite de la maison d'Anne Frank. Quant à la chanson de Brel, elle concernait visiblement Rotterdam mais comme ça sonnait moins bien...

les docs du LEM a dit…

Encore moi... Amsterdam n'a rien n'une capitale administrative car c'en n'est pas une. La capitale administrative est Den Haag... euh... La Haye. Et la capitale économique est Rotterdam.
Mais l'essentiel n'est pas dans ces détails. L'essentiel est le motif de votre séjour chez les Bataves... les Dutchs comme disent les Anglais...
Toutes mes félicitations pour vos dix ans de mariage ! Je vous admire et vous adore. Serais même un tantinet jaloux...

Kawasakid a dit…

Est-ce toi qui ne me lis pas bien ou moi qui m'exprime mal ???
L'empire Hollandais, comme ses homologues Français, Espagnol, Portugais, Anglais, ne s'est pas évidemment construit sur la seule bonne mine de ses promoteurs... mais si tu me passe l'expression, c'est probablement l'un des moins pires, surtout si l'on prend Cortez comme étalon de base du colonisateur moyen...
Sinon, je répète, Amsterdam n'est pas en effet la capitale administrative, mais elle l'est sans conteste sur le plan culturel... ne serait-ce que par le nombre et la qualité de ses musées. D'ailleurs à ce titre notre visite du musée Van Gogh, bien que trop brève, fut un réel enchantement...