Délaissant un instant la mélodie du quatre cylindres, je me suis laissé entrainer ces derniers temps en excellente compagnie en des lieux obscurs et chaleureux où la musique se matérialise sous les doigts habiles d'artistes talentueux. Impressions...
Moby - Samedi 19 Novembre - Zénith d'Auvergne
Accompagné de Miss Kid, de ma petite Kawette et de Superdoc venu tout spécialement pour l'occasion, nous bravons la froidure nocturne avant d'entrer dans un Zénith que chauffe déjà Mylo, groupe electro au groove hypnotique et aux morceaux en boucle. "Motherfuckers gonna drop the pressure". Pas très verbeux mais sans équivoque...
Changement d'ambiance, la scène se pare de couleurs chaudes et My Weakness emplit l'espace lorsque Moby entre en scène, accompagné de ses musiciens. Guitariste, batteur, pianiste et chanteuse entourent un Moby, lutin bondissant aux quatre coins de la scène, pour un passage en revue de ses trois derniers albums... Play est à l'honneur : après le My Weakness d'ouverture, Honey, Bodyrock, Why Does My Heart Feeling So Bad entre autres et un Find My Baby anthologique pretexte à une joute entre Moby à la guitare et son guitariste... à l'harmonica !
Pour autant, 18 et Hotel ne sont pas oubliés notamment à travers les morceaux de bravoure que sont We're All Made Of Stars et Lift Me Up, servi en premier rappel... De 18, on entendra encore In My Heart, Signs Of Love, Sunday, One Of These Mornings ou Extreme Ways. Hotel sera lui aussi largement interprété : Raining Again, Beautiful, Spiders, etc.
Mais Moby sait aussi musarder entre ses propres anciens morceaux (le tube Go de son premier album éponyme, repris sur I Like To Score) et des classiques du rock de chez lui et n'hésite pas à nous gratifier à l'occasion d'une reprise de Johnny Cash ou d'une version incendiaire du Break On Throught des Doors.
Lorsqu'il ne chante pas ses chansons lui-même, Moby sait se mettre en retrait et profiter de la voix magnifique de la chanteuse qui l'accompagne. Loin du comportement de star que le succès planétaire des ses trois derniers albums pourrait faire craindre, c'est avec beaucoup d'humilité qu'il se met au service de sa musique et de ses musiciens. C'est d'ailleurs ce qui caractérise le mieux Moby : simplicité, humanité, chaleur... Entre deux morceaux, il prend le temps de nous glisser quelques mots en français dans le texte, sussurant de sa voix douce "je vous aime beaucoup" ou "merci beaucoup, beaucoup", prenant au passage quelques photos qui viendront illustrer son blog...
Au bout de deux heures, il nous laisse avec Spiders non sans avoir lancé quelques piques circonstanciées sur Bush et son administration... Mais ce n'est pas là ce qu'il faut retenir. Le temps aura passé très vite, trop vite pour nous laisser à peine entrevoir plus de quelques facettes de sa personalité et de son talent mais une chose est sûre : sur scène, l'electro lisse et réservée de ses albums s'électrifie à grand coup de guitares punk, gagne en tension et en nervosité et finalement s'humanise. Plus tard, rendus au froid de la nuit, on reste conquis par la générosité et l'intensité de ce concert !
En plus d'être le musicien de talent que l'on connaît, Richard Hall alias Moby n'est autre que l'arrière petit neveu de Hermann Melville (auteur de Moby Dick) ce qui lui vaut son surnom. Tout d'abord guitariste punk, il se tourne vers l’acid house, une étape déterminante qui fera de lui un DJ remixeur, bientôt spécialiste de la musique électronique. Impliqué dans la techno dès le début des années 90, il tient avec Go son premier hit. En 1995, son album Everything is wrong lui entrouvre les portes du succès. Mais, après une poignée d'albums inégaux que sont Animal Rights (1996) et I Like To Score (1997) il lui faudra patienter jusqu'en 1999 et Play dont les multiples hits feront le bonheur des pubeux de tout poil pour arriver à une consécration largement méritée, et chose suffisament rare pour être notée, qui ne lui a pas fait choper le melon pour autant !
En savoir plus sur Moby >>
- Moby.com (site officiel)
- Moby sur Allmusic.com
- Moby sur Labels.tm.fr
2 commentaires:
Dur dur d'écrire un compte-rendu du concert de MOBY après toi mais je le ferai quand même (et toc !), plus tard, avec celui de PINK MARTINI (à Cébazat en mars 2006)... D'ici là, bravo pour ton récit de ce génial concert. L'occasion de redire quelle joie ce fut de partager un concert avec Mister and Missis Freyd ainsi que leur géniale Mathilde (qui est revenue !!!). A bientôt pour de nouvelles aventures.
Dis toi bien que je compte sur ton compte-rendu ! Et ça n'a pas été des plus facile car je m'y suis mis dimanche 20 au soir... Retrouver les morceaux, glaner quelques infos et surtout magnifier le souvenir de ce qui fut un magnifique moment de musique et d'amitié a demandé un peu de maturation... Mais ça en valait la peine ! A toi maintenant ;o)
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