Je suis un enfant du rock, disais-je avant d'être assez grossièrement interrompu par Desproges, qui pour mort qu'il est, n'en finit pas de filer des coup de boutoir à la bienséance... mais je digresse.
Au départ, je voulais parler de Bernard Lenoir, qui a longtemps accompagné de sa voix chaleureuse mes soirées d'étudiant...
Mais tout à commencé pour moi en 1982, année où je me suis vu offrir un radiocassette. Aujourd'hui, ça prête à sourire, mais pour l'ado que je n'étais pas encore, cette radio-là me permettait de tendre l'oreille au monde. La bande FM n'était pas encore peuplée de ces radios qui n'ont plus rien de libre et mes jeunes oreilles frémissaient d'aise au son pourtant pourri des grandes ondes.
En alternance avec le Hit-Parade de Jean-Loup Lafont sur Europe 1, les ultimes émissions de Feedback qu'il animait à l'époque sur France Inter me fire le connaître et déjà The Clash, Bauhaus, The Cure, Siouxie & The Banshees, Joy Division et tant d'autres allaient entrer dans ma vie pour ne jamais en sortir...
Feedback arrétée, je retrouvais Lenoir, flanqué de son complice Patrice Blanc-Franquart, sur le petit écran des samedis soirs tardifs qu'il fallait bien souvent négocier aprement avec l'autorité parentale : Les Enfants du Rock défrichaient pour mon esprit inculte des pan entiers de la musique d'outre-manche, voire d'outre-atlantique. C'était l'époque pré-magnétoscopique où si l'on voulait voir une émission il fallait veiller jusqu'à point d'heures ; mais quelle magie dans ces instants volés à la nuit, dans la solitude du salon libéré de toute présence parentale...
Premiers moments de transgression devant Jean-Pierre Dionnet et Philippe Manœuvre faisant les pitres avec leur Sex Machine, entourés de jolies filles, passant des clips interdits comme le China Girl de Bowie en version intégrale... Mais le temps fort était avant tout Rockline, savant mélange de clips et d'images resucées du Top Of The Pops de chez miss Maggie, portées, déjà, par la voix de Lenoir, décidément avare de son image et plus homme de radio que de télé... En générique, un des mix d’époque du Confusion de New Order sur des images en négatif de l’Angleterre thatchérienne : une entrée de station du métro (Underground) londonnien, des punks, un bus à impériale rouge... et toujours la présence vocale de Lenoir nous entrainant sur des terrains inconnus : c'est là que je vis le clip de Charlotte Sometimes de Cure, et entendis pour la première fois Liz Frazer psalmodiant Song to the Siren ou encore Morrissey (se) demandant What difference does it make ? Musicalement, mon destin était scellé...
Quelques années plus tard, en 1988, je le retrouvais sur Europe 1 dans sa tranche horaire favorite (21h00-22h30), affublé d'une Laurence "Maillon Faible" Boccolini censée lui donner la réplique à lui, l'Inrockuptible, mais qui ne parvenait qu'à lancer correctement les pubs pour Catherine Mamet... Pas vraiment à sa place, le Black, pour imposer son intégrité rock et les toutes premières Black Sessions sur une radio commerciale, coincé entre les spots de pubs et une mégère pas vraiment apprivoisée : d'ailleurs sa déféction impromptue à l'antenne dans le courant de l'été 90 laissa comme un grand vide ! Mais que de souvenirs, comme ce concert incandescent de The House Of Love... avec sa coupure pub !
Depuis, c'est sur Inter qu'il officie contre vent et marées, et en bon amateur de mer il tient bon le cap quelque soit le temps et malgré les vicissitudes de la maison ronde où il a su au fil du temps et grace à ses fidèles auditeurs imposer une vision de la musique dans ce qu'elle peut avoir de plus enthousiasmant ; une éthique qui n'est pas sans évoquer celle d'un John Peel que rapproche leur amour du live. A ce propos, je n'oublierai jamais ce soir de juin 1994 où je me suis assis dans un des fauteuil du Studio 105 de la Maison de la Radio. Ce soir là, la chance nous avait souri, à Miss Kid et moi... La blanche main de Michèle Soulier, sa fidèle productrice, avait trouvé notre carte postale... Un courrier à l'entête de Radio-France avait suivi, nous apportant la bonne nouvelle et deux invitations ! Franck Black était sur scène, ce soir là, livrant aux oreilles d'une poignées de provinciaux bénis des dieux du rocks les tous premiers morceaux de son premier album solo mais ce soir là c'étaient nous les Teenager Of The Year ! Et Lenoir, avec qui nous étions aller parler à la fin du concert nous avait répondu avec ce sourire énigmatique et l'air satisfait de celui qui a réussi un joli coup...
Alors c'est vrai, je ne l'écoute plus guère en direct mais il reste à mon coeur le grand frêre, le génial tuteur, le compagnon de mon quotidien. Le Net qui fait (parfois) bien les choses me permet d'écouter ses émissions et sa voix chaleureuse fait tous les jours le bonheur de mes oreilles...
Pour en savoir plus sur Bernard Lenoir >>
Au départ, je voulais parler de Bernard Lenoir, qui a longtemps accompagné de sa voix chaleureuse mes soirées d'étudiant...
Mais tout à commencé pour moi en 1982, année où je me suis vu offrir un radiocassette. Aujourd'hui, ça prête à sourire, mais pour l'ado que je n'étais pas encore, cette radio-là me permettait de tendre l'oreille au monde. La bande FM n'était pas encore peuplée de ces radios qui n'ont plus rien de libre et mes jeunes oreilles frémissaient d'aise au son pourtant pourri des grandes ondes.
En alternance avec le Hit-Parade de Jean-Loup Lafont sur Europe 1, les ultimes émissions de Feedback qu'il animait à l'époque sur France Inter me fire le connaître et déjà The Clash, Bauhaus, The Cure, Siouxie & The Banshees, Joy Division et tant d'autres allaient entrer dans ma vie pour ne jamais en sortir...
Feedback arrétée, je retrouvais Lenoir, flanqué de son complice Patrice Blanc-Franquart, sur le petit écran des samedis soirs tardifs qu'il fallait bien souvent négocier aprement avec l'autorité parentale : Les Enfants du Rock défrichaient pour mon esprit inculte des pan entiers de la musique d'outre-manche, voire d'outre-atlantique. C'était l'époque pré-magnétoscopique où si l'on voulait voir une émission il fallait veiller jusqu'à point d'heures ; mais quelle magie dans ces instants volés à la nuit, dans la solitude du salon libéré de toute présence parentale...
Premiers moments de transgression devant Jean-Pierre Dionnet et Philippe Manœuvre faisant les pitres avec leur Sex Machine, entourés de jolies filles, passant des clips interdits comme le China Girl de Bowie en version intégrale... Mais le temps fort était avant tout Rockline, savant mélange de clips et d'images resucées du Top Of The Pops de chez miss Maggie, portées, déjà, par la voix de Lenoir, décidément avare de son image et plus homme de radio que de télé... En générique, un des mix d’époque du Confusion de New Order sur des images en négatif de l’Angleterre thatchérienne : une entrée de station du métro (Underground) londonnien, des punks, un bus à impériale rouge... et toujours la présence vocale de Lenoir nous entrainant sur des terrains inconnus : c'est là que je vis le clip de Charlotte Sometimes de Cure, et entendis pour la première fois Liz Frazer psalmodiant Song to the Siren ou encore Morrissey (se) demandant What difference does it make ? Musicalement, mon destin était scellé...
Quelques années plus tard, en 1988, je le retrouvais sur Europe 1 dans sa tranche horaire favorite (21h00-22h30), affublé d'une Laurence "Maillon Faible" Boccolini censée lui donner la réplique à lui, l'Inrockuptible, mais qui ne parvenait qu'à lancer correctement les pubs pour Catherine Mamet... Pas vraiment à sa place, le Black, pour imposer son intégrité rock et les toutes premières Black Sessions sur une radio commerciale, coincé entre les spots de pubs et une mégère pas vraiment apprivoisée : d'ailleurs sa déféction impromptue à l'antenne dans le courant de l'été 90 laissa comme un grand vide ! Mais que de souvenirs, comme ce concert incandescent de The House Of Love... avec sa coupure pub !
Depuis, c'est sur Inter qu'il officie contre vent et marées, et en bon amateur de mer il tient bon le cap quelque soit le temps et malgré les vicissitudes de la maison ronde où il a su au fil du temps et grace à ses fidèles auditeurs imposer une vision de la musique dans ce qu'elle peut avoir de plus enthousiasmant ; une éthique qui n'est pas sans évoquer celle d'un John Peel que rapproche leur amour du live. A ce propos, je n'oublierai jamais ce soir de juin 1994 où je me suis assis dans un des fauteuil du Studio 105 de la Maison de la Radio. Ce soir là, la chance nous avait souri, à Miss Kid et moi... La blanche main de Michèle Soulier, sa fidèle productrice, avait trouvé notre carte postale... Un courrier à l'entête de Radio-France avait suivi, nous apportant la bonne nouvelle et deux invitations ! Franck Black était sur scène, ce soir là, livrant aux oreilles d'une poignées de provinciaux bénis des dieux du rocks les tous premiers morceaux de son premier album solo mais ce soir là c'étaient nous les Teenager Of The Year ! Et Lenoir, avec qui nous étions aller parler à la fin du concert nous avait répondu avec ce sourire énigmatique et l'air satisfait de celui qui a réussi un joli coup...
Alors c'est vrai, je ne l'écoute plus guère en direct mais il reste à mon coeur le grand frêre, le génial tuteur, le compagnon de mon quotidien. Le Net qui fait (parfois) bien les choses me permet d'écouter ses émissions et sa voix chaleureuse fait tous les jours le bonheur de mes oreilles...
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