08 novembre 2005

Trous en formation

Quand une chaussée commence à se dégrader, il y a deux méthodes : ou on commence, par un travail de fourmi, à boucher, au coup par coup, les orifices, ou on place, faute de moyens ou de temps, des pancartes avertissant « Attention, trous en formation... ». Au bout d'un certain temps, il faut évidemment refaire en entier le revêtement. La première méthode permettant seulement de retarder l'échéance.
C'est un peu ce qui s'est passé pour les banlieues. Il serait injuste d'en rejeter toute la responsabilité sur les seuls politiques, comme il serait faux de prôner un échec radical de l'intégration. Il y a des succès, et nombreux. Reste qu'un mal-vivre s'est installé, avec des causes multiples (éducation, chômage, ségrégation) et que les jeunes l'expriment avec violence. « Le feu couvait depuis 30 ans », disent nombre d'observateurs. Rétablir l'ordre et le calme est la priorité des priorités. Mais cela ne suffira pas. Il va falloir refaire toute la chaussée, pour que la société française et multiraciale roule en paix.

Journal La Montagne - Propos d'un Montagnard - 7/11/2005

... comme je n'aurais su mieux dire et que le parrallèle entre la route et les banlieues est saisissant de justesse et de vérité, que tout ceci colle à la ligne éditoriale de ce blog, j'ai reproduit ici in-extenso cet éditorial de notre quotidien régional.

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