20 octobre 2006

Musique vivante #3

A l'heure ou les derniers spectateurs quittaient le stade Michelin, portant sur leurs visages l'expression de statisfaction que l'on a lorsque son équipe est victorieuse (N.B. : vitoire sans appel de l'ASM face à Brive 44 à 3, et troisième consécutive...) nous remontions la foule à contre-courant jusqu'à la Coopé pour un concert parfaitement à l'image de cette journée, chaude et pourtant automnale.

Duke Special / The Divine Comedy - La Coopérative de Mai - 14 octobre 2006

Lorsque nous franchissons les portes, Duke Special qui assure la première partie du concert est déjà sur scène. Duo irlandais, improblable alliance d'un piano et d'une batterie, le groupe echappe vite à l'étiquette cabaret qu'on serait trop vite tenté de leur coller... Porté par le chant de Peter Wilson, le pianiste aux dreadlocks, rythmé par la batterie de son acolyte Chip Bailey que l'on imaginerais presque plus volontiers évoluer au sein d'un combo hard-rock... Minimale sans jamais tomber dans le minimalisme, franche, directe et sans détour, la musique de Duke Special s'adresse au coeur et à l'ame et prouve indubitablement que le piano est un instrument parfaitement rock'n'roll !
Mais lorsque The Divine Comedy entre en scène, c'en est bien fini du dispositif minimaliste piano/batterie, car ce ne sont pas moins de sept musiciens qui accompanent Neil Hannon, lui-même au chant et à la guitare ! Au combo rock traditionnel (guitare/basse/batterie) viennent s'ajouter des claviers, un violon, un violoncelle et un percussionniste... Une formation pléthorique qui sied à merveille à l'emphase et au lyrisme pop des morceaux de Neil Hannon, sans pour autant renier l'energie brute et électrique du rock !

Après deux morceaux de mise en place, le son se clarifie et l'on profite alors de la voix chaude et profonde de Neil Hannon, qui contraste de façon saisissante avec la stature fluette, presque fragile de sa personne... Les cordes se font aussi plus présentes et donnent à la musique de Divine Comedy la tonalité qu'on lui connait, un brin surannée, un brin nostalgique, très souvent ironique et espiègle, à l'image de son chanteur qui assure le show !

Le bris d'une corde de sa guitare est l'occasion pour Neil de se rapprocher du public, en nouant une conversation pleine d'humour autour de ce simple incident avant d'executer The Plough, morceau de son dernier album aux accents mi chanson réaliste, mi cabaret à la Kurt Weil. C'est bien évidemment autour de cet album, batptisé Victory For The Comic Muse en clin d'oeil à son tout premier Fanfare For The Comic Muse de 1990, que Neil Hannon a construit la set-list de ce concert, passant volontiers du regitre nostalgique du titre A Lady Of A Certain Age au lyrisme d'un Mother Dear tout en nous réservant quelques espiègleries dont il a le secret comme avec le mutin Threesome. Mais ce n'est vraiment que lorsqu'il s'attaque à ses propres classiques dont Something For The Weekend, Your Daddy's Car ou encore au tubesque Generation Sex que le concert décolle, entrainant l'adhésion enthousiasme et immédiate d'un public tout acquis à sa musique.

Les morceaux s'enchainent en une revue de détail de Victory For The Comic Muse, de Diva Lady à The Light Of Day en passant par Arthur C. Clarke's Mysterious World, le tout ponctué de la verve d'un Neil Hannon manifestement très en forme et respirant la joie d'être sur scène. Après un Party Fears Two vient le très attendu To Die A Virgin en rappel après quoi le concert se conclue sur Count Grassi's Passage Over Piemont exubérant et emphatique.

Le temps du concert semble être passé bien vite, beaucoup plus vite qu'on ne l'aurait souhaité. Pas trop cependant pour ne pas avoir pu profité des multiples facettes du talents et de la personalité de Neil Hannon qui se cache (si peu) sous le pseudonyme de The Divine Comedy. De l'oeuvre de Dante dont ce nom est tiré, Neil Hannon semble avoir conservé le goût du passé, la savante érudition et la finesse dont sa musique est le reflet : arrangements chamarés et flamboyants d'une pop sixties à la Scott Walker, grandiloquence et expressivité d'un Jacques Brel dont il reprend parfois les morceaux sur scène... Une pop intelligente, émotionnelle et raffinée dont je l'espère il sera encore longtemps le chef d'orchestre !

>> Neil Hannon sur le net :
Si vous avez manqué la fête, ou simplement envie de retrouver The Divine Comedy en live : deux vidéo à télécharger dans la rubrique concert à emporter sur La Blogothèque.


2 commentaires:

les docs du LEM a dit…

Le concert avait vraiment l'air sympa. J'ai encore plus de regrets de ne pas avoir pu y aller...

Par contre, petit avis perso, les téléchargements gratuits depuis ton blog, fais gaffe qu'un type de la SACEM ne te tombe pas dessus...

Kawasakid a dit…

Aucun souci, tout est légal ici... et sur le site qui propose ses vidéos aussi...
;o)