10 octobre 2006

Lettre ouverte...

...aux conducteurs et conductrices de tout poil qui m'aident quotidiennement à me sentir "bien vivant" !

A tous ceux-là je dois un grand merci du fond du coeur... Aux inconscients congénitaux qui regardent à gauche dans les priorités à droite, aux égoïstes patentés qui s'octoient toute la route, aux endormis matinaux à l'esprit au moins autant embué que les vitres de leur charette, à tous ces gens je dois de garder l'oeil vif, l'attention aiguisée, le teint frais, le poil brillant, biffez les mentions inutiles...

Il n'est (presque) pas un matin, un soir ou un quelqconque moment du jour où l'un des sus-cités ne tente de m'occire par tout les moyens à sa disposition, par action ou par omission... Freinage d'urgence, évitement, ils m'aident donc à maintenir mon niveau de survie motarde à un niveau proche de l'optimum !

Soyez bénis, les polios du clignos, les borgnes du rétro, les greffés de l'oreillette Bluetooth ainsi que vous toutes adeptes du retro make-up : grâce à vous j'ai toujours l'esprit alerte et les sens aux aguêts ; chaque retour dans la douce chaleur du foyer familial est une petite victoire et un grand moment de soulagement.

Je vous suis reconnaissant, sans vous je ne connaitrais sans doute pas ce que nos amis anglo-saxon appellent le "home, sweet home" ; cette notion me serait restée étrangère et je mesure aujourd'hui quelle aurait été ma perte !

J'adresserai dans cette lettre ouverte une mention toute particulière au conducteur de la Ford Escort blanche dont par pudeur je tairais l'immatriculation qui a soudainement déboulé devant moi au plus grand mépris des règles élementaires de conduite et de respect des règles de priorité...

Sans doute étiez-vous dans la lune, trop occupé à converser avec un(e) ami(e) invisible à l'autre bout de ce téléphone que j'ai aperçu à votre main gauche... A moins que vous n'ayez été en plus accaparé par un réglage particulièrement pénible et fastidieux de votre autoradio...

Qu'importe, grace à vous j'ai en quelques secondes beaucoup appris sur vous, sur moi, et sur la vie en général, et l'espérance de vie du motard moyen milieu urbain...

Soyez cependant reconnaissant vous même à tous les abrutis de votre acabit qui sont mon stimulant quotidien de ne pas m'avoir reçu en travers de votre portière. Soyez donc reconnaissant à ce que la glace qui me coule d'ordinaire dans les veines lorsque je suis au guidon ne se soit mise à bouillir eu égard à la chaleur que vous m'avez fait subir et que je ne me sois laissé aller à de coupables actions : lattage de portière ou boxage de rétro... Au lieu de ça, convenez-en, vous n'aurez eu qu'à subir le bruit de mon moteur poussé au rupteur et quelques gestes simples, mais néanmoins explicites.
Si le bruit d'un 4 cylindres de 750 cm3 tournant à 11 750 tr/min a réussi à vous faire sortir un instant de la torpeur bovine dans laquelle vous étiez plongée, je n'irais pas jusqu'à dire que cela vous a mis face à vos responsabilités, puisque que vous avez malgré tout tenté vainement de poursuivre votre conversation... J'en ris encore !

Soyez bien certain que je ne vous en veux pas, j'ai toujours eu pitié des imbéciles.

2 commentaires:

les docs du LEM a dit…

Bon, perso, suis dans "l'autre camp"... Le pauvre conducteur effrayé par ces grosses cylindrées qui doublent n'importe où et estiment que les limitations de vitesse, c'est pas pour eux et qu'ils ne sont pas concernés par les distances de freinage puisqu'à moto on pratique l'évitement... Jusqu'au jour où... J'ai pas d'avis... Suis ni un grand conducteur ni un grand usager. Je crains un peu la vitesse et la fascination qu'elle exerce chez beaucoup de gens, notamment à deux roues...

Kawasakid a dit…

Le coeur du problème n'est pas sur route mais bel et bien en ville ou la question de la vitesse ne se pose pas vraiment... mais celle de l'attention des usagers bel et bien !

Quant au freinage, l'évitement n'est qu'un pis aller et une solution d'urgence,en aucun cas une panacée : une moto freine en effet beaucoup moins bien que la voiture de Monsieur Toulemonde, hélas !