27 février 2009

Deux ans de vacances !

Même s'il m'appartient de rendre à César ce qui appartient à Jules (Verne), il ne m'était guère possible d'intituler autrement cet article, le premier que je publie depuis deux ans presque jour pour jour...

C'est donc assez mollement inspiré que j'ai emprunté ce titre à l'immortel auteur de Vingt Mille Lieues Sous Les Mers ou du Tour du Monde en Quatre-Vingt Jours puisque mon dernier pamphlet en date (à ce jour) remonte au 28 février 2007. Seul cet esprit d'à-propos aura dicté ce choix... Deux Ans de Vacances, étant au demeurant un magnifique roman d'aventures, une "robinsonade" mettant en scène une bande d'enfants et d'adolescent naufragés sur une ile hors des routes maritimes, mais je digresse...

Deux ans de vacances donc sur ce blog, sans l'ombre d'un texte, d'une brève ou d'un article. Deux ans de silence donc, puis qu'ayant fait miens les mots du grand Pierre Desproges "De tous ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont encore ceux qui se taisent !" je ne pouvait décemment pas, en vertu de ce principe et faute d'inspiration, publier une ligne !

Quelles sont donc les raisons qui aujourd'hui me tirent de cette torpeur ? Je n'en sait fichtre rien ! Si ce n'est... si ce n'est le fait que plus on avance dans le temps et plus je suis intimement convaincu que le XXIème siècle, qui a déjà près d'une décennie dans la gueule, et partant de là le IIIème millénaire (bon là j'abuse un peu) sera manifestement celui du misérabilisme exultant, celui de la médiocrité triomphante... Il suffit de regarder autour de soi pour s'en convaincre, chose que j'ai eu abondamment le temps de faire ces deux dernières années ou je n'ai pas pris le temps de m'exprimer sur ce blog...

C'est donc fort de ce constat, et aussi avec un plaisir pervers que je ne pouvais évidemment pas manquer de participer avec ce blog à la maxi-misérabilo-médiocrité contemporaine !

Le Kid est donc de retour en forme, le teint frais, l'œil vif, le sourire carnassier, et qui pis est il chevauche une nouvelle monture de près de 1000cm3 avec un paquet de canassons en folie dedans, attendez vous au pire !

A bientôt pour de nouvelles aventures !

8 commentaires:

les docs du LEM a dit…

Deux ans... et maintenant neuf mois... En effet, je ne découvre ton "topic" que ce jour, soit neuf mois après que tu l'as écrit... J'allais jadis régulièrement sur ton blog mais ne voyant plus d'actualisation... Et, là, aujourd'hui, je vérifiais si les liens de mon blog étaient toujours "valides"... et je lis ton petit texte...
Pour ce qui est de ta vision du XXIème... outre que nous n'avons et n'aurons pas (car dans le meilleur des cas, nous casserons notre pipe au milieu du dit XXIème) le recul nécessaire, qui sommes-nous pour juger nos contemporains ?
En outre, je crois au contraire, et c'est notamment un des atouts du net, que les humains ne se sont jamais autant exprimés, qu'il n'y a jamais eu un tel accès possible à la culture qui se démocratise réellement.
Quelle médiocrité ? Celle de nos pseudo-élites ? Elle ne me gêne pas... Je préfère des élites médiocres dans une Europe pacifiée à des élites historiques dans une Europe à feu et à sang.
Je préfère un XXIème sans envolée lyrique au XXème et à ses deux guerres mondiales, au XIXème et à l'exploitation massive du prolétariat, au XVIIIème et à sa Révolution française-boucherie, au XVIIème et à ses guerres sans fin, etc... etc...
Alors, oui, notre époque a d'autres soucis. Comme toutes les époques. Certes.
Mon principal souci, à moi, est de ne plus lire de billets d'humeur du Docteur Freyd. Au moment des Européennes, par exemple, on t'a attendu !!!
Allez, sors de ta bulle, ne serait-ce que pour faire partager des photos sur tes bolides qui te font rêver...

Kawasakid a dit…

Il aura fallu du temps... et un mail m'avisant de ton commentaire pour que je me sente le courage, l'envie ou plus prosaïquement la curiosité de revenir par ici...

Bien qu'après tout ce temps il me soit difficile de dire ce qui me motivait à écrire ces lignes, je comprends d'autant mieux maintenant, paradoxalement, cette quasi nécessité du silence !

De quel jugement parles-tu ? Je ne formule qu'une intime conviction, laquelle, textuellement, ne dépasse guère le simple constat...

Le misérabilisme que j'évoque est celui de la presse, des médias audiovisuel et internet, entre autres ; cette forme de complaisance à évoquer, à monter la misère du monde, à donner à voir la détresse sociale et humaine d'une manière limite esthétisante, et tellement condescendante...

A une autre époque, d'aucuns en ont fait un genre littéraire à part entière mais qui possède encore le talent d'un Zola ? Seul demeure l'ennui profond que tout cela m'évoque...

Ce qui me fait une transition toute trouvée pour en venir à la médiocrité... Elle suinte des murs, elle est omniprésente, on en est même tellement imprégnés qu'on ne la remarque plus, qu'on ne voit plus comme elle guide nos pas...

Jean Vilar voulait que son théâtre soit "élitaire pour tous" et pour un peu on se prendrait à rêver qu'il en soit ainsi de la société... mais il est tellement plus facile de tout niveler par le bas, et dans tous les domaines...
De la santé à la justice en passant par l'éducation et les services publics, c'est tout le ciment d'un monde qui se délite.

Doit-on encore s'en étonner alors que ce processus est engagé depuis une petite vingtaine d'année ? L'effet de surprise a disparu et il y a comme une lassitude à cet aspect désolant... qui s'accélère.

Au moins avons nous la paix... Pas trop tôt quand même, après s'être mis sur la gueule pendant près de vingt siècles, les européens semblent avoir accédé à un certain stade de maturité !!! Mais désormais les barbelés hérissent les frontières de Schengen et il faut composer avec la pression d'un terrorisme rampant...

La guerre à changé de théâtre d'opération : c'est l'économie mondiale qui en est le cadre. Elle est désormais le fait de cols blancs qui ne tolèrerait pas une tache de boue ou des éclaboussures sanguinolentes sur leurs beaux atours... mais pour autant les dégâts collatéraux sont toujours aussi importants : ce sont les "civils" qui trinquent !

Finalement tout cela est plutôt navrant... tu comprendras sans peine que finalement je n'ai pas très envie de m'exprimer plus longuement là dessus et sur quoique ce soit... ou alors si, mais pas via la toile, au cours d'une vraie conversation !
A quoi bon en effet ajouter sa voix au "bruit" ambiant... Oh, je le reconnait le net est un moyen d'expression formidable mais pour le pratiquer au quotidien et tenter d'y pécher de l'info ce qui est manifeste c'est que le rapport signal/bruit tend vers zéro à la vingt-cinquième décimale...
Et je ne parle évidemment pas des boites à fumier diverses, réseaux dit "sociaux" acculés à l'impasse de maintenir captifs leurs utilisateurs pour consolider leurs recettes publicitaires... ce serait franchement risible si ce n'était à ce point consternant ! Mais sans doute est-ce là ce que l'on nomme le monde de la "communication".

Communiquons donc en coeur, youkaïdi, youkaïda, et nous oublierons tous nos soucis et les emmerdes à venir, le virus de la grippe A et le Téléthon (autre épidémie saisonnière, fort heureusement de courte durée limitée mais très contagieuse) imminents...

Salut à toi et merde au monde !

Banzaï !

les docs du LEM a dit…

Zola m'a toujours profondément ennuyé...

Je me répète, je te trouve sévère. On voit le monde tel qu'on veut le voir, médiocre ou génial. Et il n'est ni l'un ni l'autre. Il est. Il y a, dans les journaux, les "médias" comme tu le dis, des choses formidables. Des gens comme toi et moi sommes capables de trier l'information et de ne pas se laisser absorber par la soi-disant morosité. Y compris dans les émissions grand public, il y a des choses plus qu'intéressantes.

Barrier me disait jadis qu'il faut savoir et vouloir tirer la "substantifique moëlle" de chaque être.

Le discours sur la morosité et la médiocrité "particulièrement depuis vingt ans", mon grand-père tenait le même à mon père il y a quarante ans. On le retrouve textuellement chez Platon, accompagné du "niveau qui baisse", de la société qui devient nulle... Fais gaffe ! Ne devenons pas (je mets "nous" car j'ai moi aussi souvent cette tentation) des vieux cons réacs de gauche, la pire espèce, celle qui se lamente que rien ne va sur la Terre, cet égocentrisme franchouillard de "la Patrie des droits de l'Homme" si prompte à donner des leçons de sagesse, de vertu, de culture...

Je me répète : Zola m'a toujours ennuyé. Sa complaisance au misérabilisme et sa façon de considérer le peuple comme un objet d'étude totalement déterminé par les critères sociaux... pouah ! quant à son style, il est aujourd'hui prescrit dans les cliniques du sommeil pour les insomniaques sévères...

J'exagère volontairement. Je crois que tu nous fais une petite déprime automnale.

Et, enfin, je suis mort de rire quand je lis tes propos sur internet. Je les tenais il y a dix ans et, à l'époque, tu me trouvais rétrograde et limite obscurantiste...

Allez, un petit sourire !


Quant au couplet sur la guerre... ni toi ni moi n'en avons connu une vraie... Notre Continent est en paix depuis longtemps et Dieu merci. Peut-être, certainement même, il y a un peu de misère chez nous mais nous sommes un pays ultra favorisé, privilégié, protégé, par rapport à ces pays du monde qui, eux, connaissent la boue et le sang, comme tu dis...

Bon, je te laisse. Je ne pense pas que je te ferai changer de regard sur le monde. Tu as décidé de le regarder avec mépris et condescendance et je n'ai pas le talent d'un Molière dans "Le Misanthrope".

Je dirai juste, au risque de me répéter, que le monde n'est ni bien ni pas bien, ni médiocre ni quoi que ce soit. Il est. Nous n'y pouvons rien. Par contre, nous pouvons quelque chose à notre regard sur ce monde. Tu peux ne voir dans internet que ses aspects médiocres ou au contraire que ses aspects géniaux (comme tu l'as tellement fait dans le passé). Tu ne peux influencer la course du monde mais tu peux agir sur ton regard sur ce monde. C'est un peu stoïcien. D'ailleurs, je me souviens d'un ami qui m'avait offert le "Manuel" d'Epictète... Un esclave grec qui écrivit à une époque où côté médiocrité, décadence, guerres, misère, et tout... ça y allait pas mal...

Porte toi bien.

Kawasakid a dit…

En effet tu te répètes et c'est un peu lassant !

Je ne suis pas morose, ni même en colère et encore moins déprimé... je n'ai pas le temps d'être déprimé, c'est un luxe que je laisse aux oisifs.

Précisément, si j'ai (jusqu'à présent) cessé de m'exprimer sur le net, c'est en application d'une formule de Pierre Desproges que je cite dans mon article initial, à savoir : "De tout ceux qui n'ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se taisent".

Au delà de sa tournure humoristique, c'est une citation qui ne manque pas d'à propos. En toute logique je l'applique d'abord à moi-même, avec un succès certain car ainsi je me laisse assez rarement entrainer en des débats qui me valent au final de me faire taxer assez cavalièrement de mépris et de condescendance.

Preuve que Desproges, et moi, avons raison, et n'en déplaise à Audiard qui argüait quant à lui "C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule ! ".

Ma vision des choses et du monde se veut factuelle et lucide, et certainement sans concession mais au bout du compte elle n'importe qu'à moi et n'a pas à être présentée ni débattue en place publique... ce à quoi j'aurais dû me tenir et à quoi dorénavant je me tiendrais !

Bien à toi.

les docs du LEM a dit…

Le conditionnel de "je me tiendrais" serait-il un lapsus révélateur ?... lol...

Le déprimé que je suis te remercie d'être traité d'oisif. Mais ce n'est pas grave. Je sais bien que je suis un inutile bavard...

Bonne continuation à toi.

Je suis désolé de t'avoir "heurté". Tu m'as rendu la monnaie de ma pièce.

A une prochaine.

Kawasakid a dit…

Allons, allons !

Je décris une image et tu y vois ton portrait !

On touche là du doigt le noeud du problème : tu dénatures mes propos, les interprétants de la manière qui t'arrange pour finalement me juger, ce que tu me reprochais plus tôt !

Il ne s'agit pas tant de te rendre la monnaie de ta pièce que de relever cet éminent paradoxe... et de savourer l'ironie de la situation !

Mais au fond, et cela vaut pour toi comme pour moi, on ne récolte que ce que l'on sème !

Bien à toi.

les docs du LEM a dit…

Bon, c'est ma fête. Après tout, je l'ai bien cherché puisque j'ai osé tenter de comprendre ton silence et, surtout, je l'avoue, je n'ai "découvert" ton texte que longtemps après que tu l'as écrit.

Je dénature tes propos et les interprète à ma guise. Bien sûr. C'est l'ironie de la situation. Certainement. J'ai jamais été très friand de l'ironie. Je n'ai pas ta force de caractère... Je suis un déprimé oisif qui participe de la médiocrité ambiante de notre époque.

Ne perds pas ton temps à me répondre. Je n'en vaux pas la peine. Je crois que ça fait un moment qu'on n'est plus sur la même longueur d'ondes mais j'avais encore un peu d'espoir. Je suis réellement désolé de t'avoir tiré de ton silence.

Tu n'entendras plus parler de moi.

Bonne route.

Kawasakid a dit…

Eh bien, un peu de sang-froid, voyons !
Inutile de tomber dans l'auto-flagellation...
A cet égard, mon père qui sous des dehors débonnaires était un sage, avait coutume de dire, faussement sérieux : "l'homme qui se frappe est une brute"... et ce n'est pas ton cas !

Prends donc un peu de recul, détends toi, remets en perspective ce que toi et moi avons écrit et tu me diras d'ici quelque temps si tout ceci valait un tel éclat !

Pour ma part ce sera la conclusion d'une discussion qui enfle de façon ridiculement disproportionnée... et totalement hors de propos !

Tout de même, "c'est curieux, chez les [internautes], ce besoin de faire des phrases !".